Grande finale de la Conavab Inter 2012
Zoom sur les rythmes Akonhoun, Toba système et Agbotchébou
A chacun des huit finalistes de la conavab inter 2012, un rythme. Huit différents rythmes seront à l’honneur. Mais sur ces huit rythmes le plateau d’Abomey ravi la vedette avec Akonhoun, Toba système et Agbotchébou. Mais quelles sont les instruments qui concourent à l’exécution de ces rythmes là dont la genèse remonte au temps du royaume de Danxomé ? En prélude à la grande finale de la Conavab inter 2012 qui aura lieu vendredi 07 sptembre prochain au stade de l’amitié, ce petit magazine vous invite à un avant gout.
Akonhoun est à l’origine un rythme cultuel issu des temples Tovodun Nensuxwe (divinités des eaux et enfants malformés des familles princières). Il était joué dans les couvents pour l’initiation à la danse des nouveaux adeptes. Rythme transcrit de nos jours au registre populaire, il témoigne d’une célébration du corps humain, appréhendé comme principal outil de la cadence musicale. Cela exige une vigueur des exécutants, réduisant souvent leur cercle aux jeunes hommes : les autres peuvent les accompagner juste pour les chants et danses. Aussi le jeu du gong est-il indispensable à la rythmique tout comme le chékéré ou Assogoue : instrument formé d’une variété de courge séchée et évidée recouverte d’un filet et portant aux mailles des perles, cauris ou graines séchées parfois accompagné d’une jarre-tambour dite Kpézin et d’un tambour. Ce rythme sera qui sera mis en valeur par l’artiste Sèmèvo, la finaliste des collines à la grande soirée de la Conavab Inter 2012.
Agbotchébou était et demeure un rythme sacré, lié à la divinité Sakpata (Dieu de la variole et de la terre). Autrefois, il était uniquement joué dans les couvents où seuls les adeptes et initiés pouvaient y participer. Pour permettre par la suite à un public plus large de pouvoir assister aux festivités dédiées à ladite divinité, l’on a commencé à jouer et danser au son d’Agbotchébou à la devanture des couvents. Mêmes les profanes ont la liberté de prendre part désormais à ces spectacles qui ont souvent lieu à la veille des cérémonies prévues en l’honneur de Sakpata. Bien qu’ayant gagné ainsi le cercle populaire, cette musique a conservé jusqu’à nos jours certains caractères liés à son origine sacrée. Agbochebou est une rythme du couvent et vient du Zou. Aujourd’hui, l’artiste Adagbé, originaire d’Abomey, et finaliste de la Conavab Inter 2012 dans le littoral fait usage de ce rythme pour louer et magnifier le Dieu tout Puissant.
Le TOBA est un rythme éducatif qui appartient au registre populaire. Il se jouait au clair de la lune par les jeunes de Danxomè. Ils y invitaient toujours des personnes âgées qui profitaient de l’occasion pour leur raconter des contes, légendes et histoires, leur transmettant ainsi du savoir. Les instruments utilisés étaient essentiellement éphémères et à corde : branches de palme dont on entaillait une partie. La guimbarde ou Gidigbo, le tambour puis la caisse ont fait récemment leur apparition dans le jeu musical, fusionnant peu à peu le rythme à un autre genre musical : le Hanyé autrefois pratiqué par les amazones pour le plaisir des rois de Danxomè. En 1976, Denis Dakossi, artiste émérite originaire d’Abomey crée le Toba System en ajoutant deux tambours aux instruments de TOBA. Aussi les musiciens portent-ils des accoutrements contemporains, sans rapport avec ceux traditionnels. L’artiste Tonaké, finaliste de la Conavab Inter 2012 dans le Zou Toba système fera découvrir de nouveau, ce rythme aux amoureux de la Conavab lors de la grande finale.
Outre ces trois rythmes, les fans de la conavab auront à déguster à la grande finale marquée par des prestations en live des différents morceaux, Le Zinli kotafon de gbéffa, finaliste du mono-Couffo ; le Walè de Justin Zoudjan, finaliste du Borgou Alibori ; Dongoudou de Sexwi, finaliste de l’Atlantique ; Moinga de Abdoul Gafarou, finaliste de l’Atacora-Donga et enfin Kaka de Adizé Oklunonton, finaliste de l’Ouémé-Plateau.